Imaginée par les anciens internationaux Mike Tindall, Stuart Hooper et Mark Spoors, la ligue R360 ambitionne de renouveler l’image du rugby mondial en proposant une compétition moderne et globalisée.
Prévue pour un lancement en 2026, cette compétition comprendrait quatorze équipes évoluant parmi des franchises basées à travers le monde et un potentiel système de draft de joueurs.
Cependant, l’initiative a provoqué une réaction d’une rare unité parmi les fédérations, puisque le 7 octobre dernier, huit d’entre elles, dont la France, ont publié un communiqué commun appelant à « une extrême prudence » vis-à-vis de R360 et précisant que « toute participation d’un joueur le rendrait inéligible à la sélection nationale».
En France, la Fédération française de rugby (FFR) et la Ligue nationale de rugby (LNR) ont adopté une position particulièrement ferme. Dans un communiqué du 15 octobre, la LNR estime que R360 “relève de la concurrence déloyale” et précise qu’elle n’hésitera pas à porter la situation à l’attention des autorités compétentes et des tribunaux.
Selon la LNR, le projet, financé par des investisseurs privés, pourrait « profiter gratuitement et de manière parasitaire des investissements réalisés depuis plusieurs décennies par les clubs et les différentes partie prenantes de la Ligue et leurs partenaires », fragilisant ainsi le modèle économique du rugby hexagonal.
Face à ces critiques, R360 a réagi, estimant que les joueurs « doivent pouvoir être sélectionnés avec leur pays » malgré leur engagement dans la ligue rebelle et affirme vouloir collaborer avec les institutions existantes , en précisant qu’elle libèrera les joueurs « pour les matches internationaux, comme le stipulent leurs contrats. »
Présenté fin septembre 2025 à World Rugby, le dossier R360 a toutefois vu son examen repoussé au Conseil de juin 2026, plusieurs points restant encore à clarifier, notamment sur la compatibilité du projet avec les calendriers internationaux. Par ailleurs, alors que World Rugby révise actuellement sa procédure d’approbation des nouvelles compétitions, la LNR a spécialement réclamé que ces critères soient définis en toute transparence, en particulier pour les initiatives portées par des acteurs privés.
Cette situation n’est pas sans rappeler l’arrêt rendu en décembre 2023 par la Cour de justice de l’Union européenne, ayant établi que les règles de la FIFA et de l’UEFA relatives à l’autorisation préalable des compétitions interclubs enfreignaient le droit européen. L’UEFA s’est depuis dotée d’un cahier des charges strict précisant les conditions d’entrée de nouveaux organisateurs, notamment en exigeant le dépôt d’une demande 12 mois avant le lancement d’une compétition internationale ; en définissant des critères portant sur des aspects administratifs, financiers, sportifs, éthiques et de mérite sportif, il reste à savoir si World Rugby adoptera un corpus de règles similaire.
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