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24/05/2023

CSP : le motif économique peut être explicité dans les 15 jours suivant l’adhésion du salarié

Cass. soc. 5 avril 2023 n° 21-18.636

Dans cette affaire, l’employeur avait remis aux salariées un document d’information sur le CSP au cours de l’entretien préalable au licenciement, ainsi qu’un courrier spécifiant les motifs économiques de la rupture. Il leur avait ensuite adressé, pendant le délai de réflexion, une lettre de licenciement à titre conservatoire rappelant ces motifs économiques et indiquant que leurs postes de travail étaient supprimés.

Les salariées soutenaient que la rupture de leurs contrats de travail, insuffisamment motivée, était dépourvue de cause réelle et sérieuse.

Pour rappel, les motifs énoncés dans la lettre de rupture du contrat de travail peuvent être précisés par l’employeur à son initiative dans les 15 jours suivant la notification du licenciement, par lettre recommandée avec avis de réception ou remise contre récépissé. De son côté, le salarié peut demander, dans ce même délai et ces mêmes formes, des précisions sur ces motifs. L’employeur dispose alors de 15 jours après la réception de cette demande pour les lui communiquer dans les mêmes formes et délai, s’il le souhaite.

Répondant à la question pour la première fois il nous semble, la Cour de cassation décide que le document par lequel le salarié qui se voit proposer un CSP est informé sur le motif de la rupture peut être précisé par l’employeur, soit à son initiative, soit à la demande de l’intéressé. Dans ce cas, le délai de 15 jours pour accomplir cette démarche court à compter de l’adhésion du salarié au dispositif.

Cette solution s’explique à la lumière de l’article L. 1233-67 du code du travail qui prévoit que c’est l’adhésion au CSP qui emporte rupture du contrat de travail.