Football – Le rachat de l’Olympique Lyonnais par John Textor est officialisé
Le 19 décembre dernier, l’Olympique Lyonnais a annoncé la finalisation du rachat de la majorité du capital de sa holding, OL Groupe, par la holding Eagle Football, détenue par l’homme d’affaires américain John Textor.
Jean-Michel Aulas, le président historique du club depuis 1987 et sous la direction duquel le club a remporté sept championnats de France de Ligue 1 consécutifs de 2002 à 2008, ne contrôle plus que 9% du capital de l’OL. Il a toutefois indiqué qu’il restera « au moins trois ans PDG » et intégrera Eagle Football en tant qu’« administrateur indépendant ».
John Textor détient désormais des participations dans quatre clubs professionnels de football : Lyon en France, Botafogo au Brésil, Molenbeek en Belgique et Crystal Palace en Angleterre.
L’Olympique Lyonnais devient ainsi le dixième club de Ligue 1 détenu par des investisseurs étrangers et le troisième par un investisseur américain avec l’Olympique de Marseille, détenu par Frank McCourt depuis 2016, et le Toulouse Football Club, détenu par Gerry Cardinale et son fonds d’investissement RedBird Capital Partners depuis 2020.
La fin de quatre mois d’incertitude
Le rachat de l’OL, qui était initialement prévue au 30 septembre, a fait l’objet de pas moins de sept reports depuis cette date.
John Textor est entré en négociations exclusives avec l’OL le 20 juin et devait être accompagné par deux partenaires nord-américains, Jamie Salter et William Foley. Mais ce dernier a quitté le tour de table après avoir vu sa part de financement retoquée par les banques créancières de l’OL. Finalement, ce départ a été compensé par le soutien décisif d’Ares Management, un fonds d’investissement américain disposant de 334 milliards d’euros d’actifs sous gestion.
Ces reports trouvent notamment leur explication par le fort endettement bancaire de l’Olympique Lyonnais (330 millions d’euros) principalement dû au financement de son stade, le Groupama Stadium, construit entre 2012 et 2015.
En effet, la vente du club nécessitait l’accord unanime des treize banques créancières, ce qui a ralenti son processus. Lors d’un changement de contrôle d’une entreprise, les organismes prêteurs ont la possibilité d’exiger un remboursement de leurs créances. En l’espèce, les banques ont exigé de l’OL un remboursement partiel de leurs créances, à hauteur de 50 millions d’euros.
La vente a également été retardée par des aspects procéduraux tels que les procédures d’identifications de l’origine des fonds et des investisseurs, menés par les créanciers du club mais également par la Direction Nationale du Contrôle de Gestion de la fédération française de football (« DNCG »).
Bien que cette dernière n’ait pas du pouvoir de s’opposer à un tel rachat, son avis reste important puisqu’elle dispose des pouvoirs de sanctions prévus à l’article 11 de l’annexe à la convention FFF/LFP tels que l’interdiction de recrutement ou la rétrogradation administrative. En l’espèce, à la suite de l’audition de John Textor le 16 novembre, la DNCG a donné un avis favorable au rachat.
Les chiffres-clés de l’opération
Eagle Football acquiert 39 201 514 actions d’OL Groupe au prix unitaire de 3 euros et 789 824 OSRANEs au prix unitaire de 265,57 euros auprès des principaux actionnaires du clubs : Holnest, la holding de Jean-Michel Aulas, le groupe Pathé et le fonds d’investissement chinois IDG Capitals.
L’opération est financée à hauteur d’environ 300 millions d’euros par John Textor, 400 millions par Ares Management et 150 millions par d’autres investisseurs tels que Jamie Salter. La somme apportée par Ares est prêtée à Eagle à un taux plus important que le taux de marché compte tenu de l’absence de garantie par le club. Cet emprunt aurait une durée de plus de huit ans.
En complément de ce rachat d’actions, le club procédera à une augmentation en capital pour un montant total de 86 millions d’euros. Cette somme sera principalement utilisée pour le recrutement de nouveaux joueurs, afin de renforcer la section masculine du club dont les résultats déçoivent depuis le début de la saison.
Le lancement à venir d’une OPA et le retrait de la bourse
Enfin, le club a indiqué qu’Eagle Football « déposera dès que possible, au nom du concert avec Holnest, une offre publique d’achat simplifiée, en espèces, des actions et des Osranes qu’elle ne possède pas au prix de 3 euros par action et de 265,57euros par Osrane ». Si les conditions sont réunies, la mise en œuvre d’une procédure de retrait obligatoire sera demandée.
OL Groupe a été introduite en bourse le 8 février 2007 au cours unitaire de 24 euros. Il s’agit du seul club de football français coté en bourse.