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13/07/2023

Enquêtes autour de l’organisation des JO de Paris 2024

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 font face à plusieurs perquisitions, se déroulant dans le cadre de deux enquêtes judiciaires.

L’une a été ouverte en 2017, et porte sur des soupçons de prise illégale d’intérêts, de détournement de fonds publics, favoritisme et recel de favoritisme. Elle vise plusieurs marchés passés par le COJO et le GIP 2024 (comité de candidature).  Celle-ci a été confiée aux policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.

L’autre a été ouverte en 2022, suite à un contrôle de l’Agence française anticorruption (AFA) qui a découvert de possibles irrégularités sur certains marchés publics passés par le COJO et la Solideo (la société de livraison des ouvrages olympiques). Cette enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance économique, porte sur des faits de prise illégale d’intérêts, favoritisme et recel de favoritisme.

C’est dans le cadre de cette dernière enquête, qu’une perquisition a eu lieu dans les locaux du COJO le 23 juin dernier.

Le lendemain, de nouvelles perquisitions ont eu lieu dans le cadre de la précédente enquête au sein des locaux de la société Keneo, cabinet de conseil spécialisé dans le sport. Les enquêteurs auraient sollicité la communication de documents concernant les relations entre Keneo et le COJO, avant l’année 2020.

L’ancienne direction de la société Keneo est concernée par cette enquête. En effet, Édouard Donnelly, devenu directeur exécutif des opérations du COJO en novembre 2022 était le directeur général de Keneo entre 2015 et 2018, tandis qu’Etienne Thobois, premier directeur général du COJO, était le fondateur de Keneo et avait également dirigé l’entreprise.

D’autres perquisitions ont également eu lieu à leur domicile, alors même que le comité éthique des Jeux avait écarté tout risque de conflit d’intérêt entre le COJO et Keneo.

Face à ce contexte, la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, s’est dite sereine quant au déroulement des enquêtes et de la conduite de l’organisation des Jeux.

Ce n’est pas la première fois que l’organisation des Jeux Olympiques fait l’objet d’enquêtes. Les Jeux de Rio (2016) puis de Tokyo (2020), ont également eu leur lot de scandales.

L’ex-président du COJO de Rio, Carlos Nuzman, a été condamné à trente ans de prison pour corruption, blanchiment d’argent et évasion de dévises, tandis que les JO de Tokyo 2021 ont connu une enquête judiciaire en raison de l’attribution de pots-de-vin par des agences marketing pour l’attribution de contrats et d’appels d’offres truqués.